Copenhague

Copenhague

samedi 29 octobre 2011

Travaux, travaux, travaux

La mi-session est derrière nous et le mois de novembre se pointe déjà le bout du nez : décidemment, c’est le temps d’un petit update! Ça me fait drôle de m’assoir pour écrire une nouvelle chronique ce soir. En fait, cela me rappelle un peu les heures que j’ai passées à écrire en Asie, assis sur une chaise souvent inconfortable dans un café Internet « broche à foin ». La chaleur, l’humidité, le bruit… Il y avait toujours un je-ne-sais-quoi qui rendait chacun de ces moments unique.

Alors, soyons francs, le retour au Danemark a été assez brutal, comme je l’appréhendais. Beaucoup de projets d’équipe, beaucoup de rapports, beaucoup de travail… ce qui se traduit par des semaines qui ont passé à la vitesse de l’éclair. Je n’ai même pas senti que je suis tombé en relâche durant une semaine tellement je devais travailler à chaque jour. Au moins, tous ces projets sont intéressants et je ne manque pas de motivation… Cela rend les choses plus agréables!

Comme je doute que mon dernier rapport sur la diminution de la production électrique d’un parc éolien lorsque le vent souffle d’une manière à ce que les éoliennes opèrent dans le sillage d’une précédente (voir image ci-dessous) ne vous intéresse, je vais élaborer sur des choses un peu moins intellectuelles!

De un, il y a eu ma fête! Quelle merveilleuse coïncidence que de savoir qu’un ami avait décidé de faire un « party moustache » le même jour de ma fête. Nous avons eu tellement de plaisir que cela aurait difficilement pu être plus drôle.


Puis j’ai pu faire une excursion en vélo d’une journée jusqu’à Helsingør, une ville à 45km au nord de Copenhague. La route pour s’y rendre longe la côte Est du Danemark, qui donne une superbe vue sur la mer et la Suède. À Helsingør, il y avait un château que j’ai visité avant de rebrousser chemin. C’était la première fois que je faisais autant de vélo en une journée (90km) et j’avoue que c’est un bon défi, surtout que j’avais un puissant vent de face en revenant!






Depuis deux mois j’ai également rehaussé mes talents en cuisine d’un autre cran en réussissant à trouver une épicerie asiatique (chose dure à Copenhague, à cause du faible taux d’immigration) et à répéter les recettes que j’ai apprises à Bangkok! À chaque fois, j’en suis toujours aussi fier!

J’ai également eu la chance de monter pour la première fois en haut d’une éolienne. Ce fût une super expérience avec une journée bien venteuse et un ciel bleu.




Nous sommes aussi allés voir ce que le parc d’attraction « Tivoli » avait fait pour souligner l’Halloween. Comme à Noël l’an dernier, ils ont décidément le tour pour décorer. Il y avait au moins quelques milliers de citrouilles de toute taille, avec certaine pesant plus de 100kg!





En terminant, cela est maintenant officiel : nous rejoindrons ma famille au grand complet en Espagne pour le temps des fêtes. En fait, mes parents ont loué une maison au sud-ouest de l’Espagne (entre Malaga et Gibraltar) pour une semaine et une seconde maison à Salobrena au sud de Grenade pour la deuxième semaine. J’ai très hâte! Cela va venir vite.

On se redonne des nouvelles bientôt!
Mat

mercredi 14 septembre 2011

Mon passage (obligé) au Québec

Moi qui ne pensait pas revenir avant août 2012, je suis à Québec depuis maintenant 1 mois et demi Un retour d’urgence n’est jamais planifié ni jamais amusant. Surtout pas Paske-Bangkok, Bangkok-Séoul, Séoul-Toronto, Toronto-Québec (un total de plus de 40 heures!). Heureusement, mes crampes extrêmement douloureuses ne se manifestent pas dans l’avion. Je me console aussi avec un couple de Canadiens, assis à côté de moi, qui eux aussi reviennent d’urgence car le jeune homme a eu des convulsions à Bangkok, à sa troisième journée de voyage. Sa fiancée, en plus d’être paniquée, est enceinte. Dommage, ils prévoyaient un voyage d’un mois en Asie.

Après avoir visité l’hôpital de Paske (Laos) à deux reprises, c’était clair dans ma tête qu’il fallait que je rentre au bercail. Je devais absolument me faire examiner par des médecins compétents! Je devais être la fille la plus heureuse sur Terre de me rendre au CHUL en ce 31 juillet 2011. Les 7 heures d’attente ne m’ont pas dérangé du tout. Je rencontre finalement la médecin et en examinant mes résultats de prises de sang, elle me dit « Tu vas rester avec nous! » ce qui signifiait que j’allais être hospitalisée...

Les 10 jours à l’hôpital ont été fort en émotion. Les médecins ne trouvaient pas la cause de mon inflammation au foie (hépatite) et c’était plutôt inquiétant, car mes enzymes restaient élevées. Finalement, après plusieurs examens, les médecins en viennent à la conclusion que je suis apte à retourner chez moi et que mon hépatite s’en ira toute seule avec beaucoup de repos. De retour chez moi, j’étais encore plus fatiguée qu’à l’hôpital! Toutefois, après une semaine de repos, je sens que je remonte la pente tranquillement…

Date fatidique : 6 septembre. Je rencontre mon médecin pour qu’il me donne mes résultats de prise de sang. Son expression « Je ne veux plus te revoir ici! » signifie que je suis guérie de mon hépatite. Je suis si heureuse à ce moment précis!

La maladie n’est jamais souhaité, ni dans les plans. À 25 ans, on se sent invincible. La vie nous rappelle à l’ordre parfois. Elle nous rappelle que la santé est fragile et que celle-ci peut être déséquilibrée assez facilement. Je prendrai donc soin de moi cette année et je veillerai à ne pas dépasser mes limites. Lorsque je repense à cette histoire, je fais trois constats. Premièrement, l’amour que j’ai reçu de mes proches est incalculable. C’est incroyable tous ces gens qui se sont souciés de moi. En commençant par ma famille qui a été là pour me remonter le moral, m’épauler, me changer les idées, me dorloter. Mes amis qui se sont informés, qui sont venus me voir, qui m’ont envoyé des fleurs et des encouragements. Mon chum qui m’a accompagné jusqu’à Bangkok et qui me téléphonait lorsque les technologies lui permettaient. Bref, MERCI à tous ceux qui ont une pensée pour moi… Ça m’a fait chaud au cœur de voir cette petite mobilisation autour de moi. Deuxièmement, la maladie remet les priorités bien en place. Sans la santé, rien est possible et tout tombe à l’eau. Ma maîtrise, mes projets, ma carrière étaient devenus bien secondaire, la seule chose qui comptait état ma santé et mon rétablissement. Tout s’arrête dans ces moments-là. Troisièmement, il faut se battre contre la maladie et rester positif. Cela ne pas toujours été facile, mais avec mes proches qui m’entouraient, ça été possible.

Finalement, cela m’a permis de voir famille et amis. Ça été un mal pour un bien comme on dit.





Je vous aime et encore MERCI d'avoir été là pour moi,

Gen xxx

mercredi 31 août 2011

Des anecdotes en vrac!

Voilà bientôt une semaine que je suis revenu à Copenhague. Cela m’a fait tout drôle d’atterrir ici après un été complet en voyage et de finalement défaire mon sac-à-dos. Deux mois ce n’est pas si long, mais en même temps ce l’est assez pour sourire de nouveau en arrivant à Nørreport et d’apercevoir les centaines de vélos stationnés sur des supports à deux étages. C’est assez long aussi pour avoir oublié combien c’est une invention géniale d’avoir des feux de circulation qui permettent aux piétons de traverser la rue sans avoir peur de mourir à chaque fois! Chacun faisant son chemin en appliquant des règles établies et respectées par la société au complet. Wow! Un Cambodgien (ou plutôt un Khmer!) qui débarque à Copenhague n’y comprend probablement absolument rien à ces voies réservées pour les vélos, à ces lumières de priorité pour les autobus et se demande sûrement pourquoi tous ces piétons attendent sur le coin de la rue… Au Laos, je ne me souviens même pas d’avoir vu un seul feu de circulation dans tout le pays! Haha! Copenhague est très certainement dans un autre extrême où tout est ultra structuré, sécuritaire et réfléchi!

Ceci dit, après mon transfert à Doha au Qatar, je me sentais déjà revenir en Scandinavie : le pourcentage de passager aux cheveux blonds dans l’avion était anormalement élevé! Eh oui, de retour au pays des Vikings, des vélos, du vent (et des éoliennes) et où tout coûte une petite fortune! C’est donc avec enthousiasme que j’ai repris mon vélo (ah mon cher vélo!) pour me rendre à l’école lundi et ainsi retrouvé mes amis. Je me croyais un peu comme au secondaire où tout le monde revient de deux mois de congé et où chacun raconte son été… sauf que cette fois chacun était dans son petit coin de l’Europe!

Alors cette semaine j’ai décidé d’écrire sur des faits ou des évènements qui sont survenus durant le voyage et qui m’ont marqué, qui m’ont surpris (en bien ou en mal) ou qui m’ont fait rire! Il y en a pas mal alors prévoyez un peu de temps pour cette chronique. Il n’y a pas vraiment d’ordre : je les écris au rythme de mes souvenirs!

-Au Laos les restos ont tous des menus. Par contre, il est bien de prévoir un 1er choix, un 2e choix et même un 3e choix avant que la serveuse ne vienne prendre la commande. En fait, c’est qu’habituellement le trois quart du menu n’est pas disponible « ce jour-là »! Pourquoi ne pas le dire tout de suite que tu n’as que 3 choix, au lieu de me montrer une liste de 10 mets avec 7 non disponibles! Haha!

-Les repas au resto n’arrivent aussi JAMAIS en même temps. Il n’y a probablement souvent qu’un seul cuisinier dans la cuisine et comme il n’est pas stressé, c’est prêt quand c’est prêt! Une fois notre serveur avait oublié de donner la commande de notre deuxième plat et, comme nous pensions que cela était dans le délai normal des choses, cela a pris 30min avant que nous réalisions que ce n’était pas normal et qu’il nous avait oubliés!

-Au Laos, les gens vivent à 80% dans les campagnes et sont très pauvres. Leurs maisons sont habituellement construites en bois avec des toits de feuilles de palmier séchées. Tout est très rudimentaire et ils n’ont évidemment pas de divan. Paradoxalement, et ce même s’ils ont parfois l’électricité que 4h par jour, beaucoup possèdent une antenne satellite pour écouter… la télévision! La grande famille au complet est donc assise par terre pour écouter un match de soccer! Drôle de choix!

-Dans les gares de bus au Laos il y a souvent des « fastfood » pour manger rapidement. Cela consiste en des similis BBQ, mais parfois c’est très dur de reconnaître de quelle viande il s’agit. Une fois on avait réussi à comprendre que c’était du poulet, mais on ne nous avait pas dit quelle partie du poulet… officiellement la chose la plus dégueulasse que j’ai mangée durant tout le voyage! Cerveau? Estomac? Je ne le saurai jamais.


-Au Laos, les routes sont si sinueuses et montagneuses que le conducteur distribue des sacs pour vomir avant de partir… et, croyez-moi, les gens les utilisent vraiment! Ce n’est pas pour rien que la vitesse moyenne est de 30km/h! Ça tourne en ****!

-En plus des sacs à vomi et des routes défoncées, les Laotiens adorent remplir les bus à craquer. L’allée centrale des bus (là où on marche pour se rendre à son siège) se remplie habituellement… de chaises de plastique! Eh oui! Pas de perte d’espace mes amis! Tout le monde est pris dans un même pain, plus moyen de circuler! Et que de confort!

-Encore dans les bus au Laos : paradoxalement avec leur goût de remplir les bus à craquer, ils se plaisent à mettre un numéro de siège sur les billets! Ça c’est vraiment une bonne blague… les numéros, personne ne les respecte! Premier arrivé, premier servi. Dernier arrivé, sur une chaise de plastique!

-Encore dans les bus au Laos : personne ne sait à quelle heure le bus arrivera à destination. Chaque agence lance un chiffre (au hasard?) sur la longueur du trajet : 7h, 7h30h, 9h. Avec l’expérience on comprend qu’il faut prendre le plus haut estimé et ajouter au moins 2 heures…

-Encore dans les bus au Laos : à Sam Neua, personne ne sait vraiment quand les bus partent. L’office de tourisme parle de midi, le gars de l’hôtel parle de 10h, le livre parle de 13h alors on se rend pour 11h30. Finalement le bus est là, mais il part seulement quand il est plein : à 15h! Étant arrivés autant d’avance, nous avions au moins pu prendre un bon siège!

-Comme 1$ vaut 8000kip au Laos, et qu’il n’était pas supposé avoir de guichet dans tout le nord du pays, nous avons retiré 7 millions de kip avant de partir dans cette région! La plus grosse coupure étant 50000kip, cela nous faisait donc une «palette» de 140 billets de banque... En fait, pour vous donner un point de repère, c'était l'équivalent d'avoir 875$ en billet de 6$! Nous étions désormais millionnaires et je n’ai jamais eu autant de billet dans mes mains!



-Dans le métro de Bangkok, il y a des places réservées pour les handicapés, les femmes enceintes et… les moines! Wow!

-Fait intéressant, il n’y aucune chaîne de fastfood au Laos et au Cambodge. Un des rares endroits sur la planète où McDo n’a donc aucune emprise!

-Beaucoup de Laotiens et de Cambodgiens ont un cellulaire, bien qu’ils soient vraiment pauvres. Ça me fait rire parce que ces pays ont en fait sauté une étape : ils n’auront jamais connu et ne connaîtront jamais de téléphone fixe à la maison. Ils ont sauté directement au cellulaire!

-Au Cambodge, tous les bus ont une télévision à l’avant qui fait jouer sans arrêt (et assez fort) de la musique pop khmer avec les paroles dans le bas. Au moins les gens ne chantent pas comme dans un karaoké, mais c’est tellement mauvais! La première heure c’est drôle, mais après on n’est plus capable.

-Laos et Cambodge : il est très important d’enlever ses chaussures avant d’entrer dans une maison/hôtel/auberge… Paradoxalement, comme ce n’est pas toujours propre à l’intérieur, on passe notre temps avec les bas complètement sales!

-Dans les hôtels et les restos, c'est incroyable les fautes d'orthographe qu'ils peuvent faire. Parfois, cela est un peu cocasse. Hamburger with bee (abeille, au lieu de beef), stream rice (stream = ruisseau au lieu de steamed = à la vapeur) et parfois il y a même des règles un peu douteuses. Regarder la photo au point 6. Évidemment ils veulent probablement dire prostitute et non prostate! haha.



-J’ai étonnamment entendu plus de français au Laos et au Cambodge que durant toute la dernière année à Copenhague. Moi, ça m’énerverait d’être Français et d’aller aussi loin pour me rendre compte que en fait j’entends encore plein de Français autour de moi!

-La chose qui m’a constamment épaté au Cambodge : c’est fou ce qu’ils peuvent mettre et attacher sur leur scooter. Voici quelques exemples de chargement : un matelas double (je ne comprends toujours pas comment ça tenait), 5 poches de 50kg de riz, deux énormes cochons, un couple et ses 4 enfants (6 personnes au total, aucun casque)… Au Cambodge, pas besoin d’une voiture ou d’un mini-van familial: une moto fait amplement l’affaire!

-C’est fou comment nous avons recroisé par coïncidence les mêmes personnes en quelques occasions. Corey à Vang Vieng/Luang Prabang puis à Angkor un mois plus tard. Un Anglais à Nong Kiaw et Sam Neua puis sur la plage à Sihanoukville trois semaines plus tard. Marie (Française) à Muang Sing, puis à Vientiane 4-5 jours plus tard. Spencer et Melissa (Canadiens) à Muang Ngoi puis à Vientiane 4-5 jours plus tard. Andrea (Italien) à Chi Phat, puis à Siem Reap. Un couple d’Hollandais qu’on a croisé 3 fois en trois villes différentes, mais avec qui nous n’avons jamais pu parler plus de 10min… C’est quand même fou!

-Du 20 juillet au 25 août, ce qui veut dire pendant plus d’un mois, je n’ai pas pris une seule douche à l’eau chaude! Bon évidemment l’eau n’était jamais glaciale, mais elle n’était jamais tiède non plus. Je vous laisse imaginer ce que j’ai fait en arrivant à Copenhague…

Maintenant j’aimerais répondre à des questions qu’on se fait souvent poser en revenant de voyage!

Le plus beau paysage? J’hésite entre Vang Vieng en kayak ou le trek à Muang Ngoi. Les deux au Laos.

Le moment le plus émouvant? Au Cope Museum à Vientiane, en regardant le témoignage d’un père et d’une mère qui décrivaient comment ils ont essayé de sauver leur enfant après qu’une bombe datant de la guerre du Vietnam ait explosé avec 32 ans de retard.

Le plus stressant? La première nuit sans nos passeports à Luang Prabang… Pas besoin de plus de détail.

Le plus froid? Dans le train de nuit Bangkok-Vientiane. On dirait qu’ils sont si heureux quand ils peuvent avoir froid qu’ils mettent l’air climatisé jusqu’à temps qu’il fasse 12 degrés.



Le plus chaud? Angkor Wat, après 10km de vélo à 45 degrés.

La meilleure nourriture? Celle qu’on a cuisinée à Bangkok! Haha!

Le plus épicé? Poulet Massala à Phnom Penh. Cela m’a pris 1h30 pour manger et je n’ai même pas été capable de finir!

La fois où je me suis le plus senti comme un local? Sur mon train de bambou à Pursat.

La chose dont je vais le moins m’ennuyer? Le regard des enfants qui quêtent avec leur père handicapé sur la plage de Sihanoukville.

La fois où cela a été le plus dur? Le trek à Muang Sing avec le guide qui courait en avant, la pluie, les sangsues, le sentier non déblayé… on ne pouvait même pas s’arrêter pour prendre une photo et boire de l’eau parce que ça nous « ralentissait »!

Une des fois où j'ai le plus ri? Regarder Gen dormir dans le mini-van avec la route défoncée le lendemain du trek de fou à Muang Sing! À gauche, à droite, en haut en bas!



La fois où j’ai eu le plus peur? Juste avant de revenir à Bangkok (à la fin du voyage) je désire mettre les dernières photos des temples d’Angkor sur ma clé USB, qui contient toutes les photos du voyage. L’ordinateur me signale qu’une erreur est survenue en essayant d’ouvrir la clé USB. Je la sors et l’insère donc de nouveau, et là je réalise que toutes les données sont maintenant corrompues/illisibles. En d’autres mots, il n’y a plus de photos sur la clé, que des fichiers avec des signes bâtards &¬¤\[]~ qui ne peuvent plus être ouverts! Je viens de perdre TOUTES les photos du voyage, car je ne les ai plus sur ma carte mémoire et je n’ai pas d’autre backup! J’essaie sur d’autres ordinateurs, mais les photos ont bel et bien disparu. Je capote donc pendant un bon 15min avant de respirer un peu et de mettre en branle mon système D (D pour débrouillardise). Je lis sur des forums sur Internet et trouve finalement qu’il existe des logiciels qui réussissent parfois à récupérer les fichiers corrompus dans des cas comme celui-là. Le premier logiciel ne fonctionne pas, évidemment. Cela aurait été trop facile. Finalement j’achète la licence d’un autre via Internet qui réussit à réparer et récupérer mes données! Yihaaaaaaa. J’aurai perdu 5h devant l’ordi et 70$, mais au moins je n’aurai pas perdu les photos de tout ce voyage! Il y a des choses qui n’ont pas de prix.

La fois où j’ai été le plus confus? Nous sommes le soir du trek dans la jungle à Chi Phat. Après avoir installé nos hamacs les gens d’une maison juste à côté nous invitent à boire du vin de riz avec eux. Nous y allons donc gaiement et à l’heure du soupé nous revenons manger à notre abri. Une heure plus tard, un jeune homme arrive en courant avec notre guide et nous dit de le suivre, qu’il faut partir et vite. Je peux lire l’urgence sur leur visage, mais comme ils ne parlent pas anglais je ne sais pas ce qui se passe. Nous mettons nos souliers sans attacher les lacets, les suivons quelques pas plus loin et finalement nous comprenons : un homme est sorti de la maison derrière nous et a une hache dans les mains… puis un deuxième homme sort et s’avance vers lui avec une machette! Ils sont complètement saouls et se crient après… L’un d’eux est complètement furieux et frappe de toutes ses forces sur la clôture. Ils sont à moins de 20m de nous… Nous sommes environ 7-8 témoins de la scène et personne ne veut même tenter de les approcher tant ils ont perdu la tête. Les enfants se mettent à pleurer et la tension monte d’un autre cran. Mon cerveau tourne à pleine capacité : nous sommes au milieu de la jungle à 15km de marche d’un village qui est à 30min de moto de la route principale qui est à 3h de l’hôpital la plus proche. Il y a deux hommes qui veulent se tuer devant nous et nous ne savons pas pourquoi (Sommes-nous concernés?). J’attache mes souliers et je suis prêt à courir pour ma vie si un revirement se produit. Finalement, un des deux a perdu pieds tellement il était saoul et les autres hommes ont attrapé son arme au vol. Le guide nous a ensuite dit que nous allions changer de campement… mais finalement il a changé d’avis. Comme notre guide ne parlait pas anglais, nous n’avons jamais pu savoir ce qui s’est vraiment passé.

Finalement, la question qui tue : Laos ou Cambodge? Les deux sont assez différents. Décidément, le Laos pour les paysages, pour l’aventure car c’est beaucoup plus difficile de voyager et moins touristique. C’est plus pauvre aussi. Je retiens aussi du Laos les autres voyageurs que nous avons rencontrés : que des gens avec des belles valeurs. Ces derniers sont habituellement plus âgés (25-33 ans), très ouverts d’esprit et très cultivés. On ne va pas au Laos pour des belles plages avec des centaines d’autres touristes ; on va au Laos pour sortir des sentiers battus… Cela exige donc un certain type de personnalité. D’un autre côté, je retiens du Cambodge le sourire des habitants, l’accueil des habitants, les temples d’Angkor, les habitants… est-ce que j’ai dit les habitants? Vraiment un peuple profondément sympathique. Le Cambodge aussi pour la nourriture qui est beaucoup plus riche et diversifiée qu’au Laos. Le Cambodge aussi pour les motos et leur chargement!

Bon, cela termine donc officiellement ce voyage en Asie. Je suis très content des pays que nous avions choisis au départ. C’est bien aussi d’avoir visité seulement deux pays. J’ai rencontré des gens au Cambodge qui faisaient 4 pays pour la même longueur de voyage et ils ne faisaient donc que les grandes villes. C’est bien, j’ai moi-même voyagé comme ça dans le passé (en Espagne en autre!!) Cela permet de voir beaucoup de choses différentes, mais on s’imprègne moins du pays et de la culture dans ce temps-là. Et cela ne laisse pas vraiment le temps de se rendre loin dans des montagnes pour faire des treks. C’est différent.

J’aurai une bonne session d’école cet automne, la plus chargée de ma maîtrise en fait. Pour l’instant il n’y a donc pas de voyage de prévu dans les prochains mois. J’ai eu une assez bonne dose cet été de toute manière alors je suis bon pour un petit bout maintenant!

Merci à tous ceux qui nous ont suivis assidûment durant l’été. On écrira sûrement un peu moins souvent cet automne, mais l’aventure se poursuit quand même! D’ailleurs Gen racontera sûrement bientôt son dernier mois au Québec.
À suivre!
Mat


mercredi 24 août 2011

Sur la route du retour

L'horloge tourne au ralenti. Les secondes se changent tranquillement en minutes... puis en heures. L'adrénaline est tombée en même temps que la dernière activité que nous avons faite avant-hier. Plus de bus à réserver, d'auberge à trouver, de destination à choisir... plus de choix à faire. Le sac-à-dos est prêt et il ne reste qu'à attendre l'heure de se rendre à l'aéroport, pour ensuite aller attendre devant l'avion, pour ensuite attendre dans l'avion... La joie des fins de voyage!

À regarder l'horloge tourner au ralenti je réalise que voyager en sac-à-dos, en fait, c'est constamment prendre des décisions. En voyage il n'y a aucune obligation. De là vient sûrement le sentiment complet de liberté. Libre d'aller où on veut, de voir ce que l'on veut, de manger où on veut, de parler à qui on veut, au rythme que l'on veut... Voyager en sac-à-dos, en fait, c'est se tromper parfois (ce qui donne les meilleurs anecdotes!) et parfois faire de très belles découvertes. C'est ce qui explique probablement pourquoi voyager en fait c'est assez fatiguant. C'est aussi plus simple de suivre un chemin déjà tracé que de tracer son propre chemin (et de risquer se tromper). Surtout dans des endroits qu'on ne connaît pas du tout, comme en voyage.

Voyager en Asie en sac-à-dos, ou plutôt voyager au Laos et au Cambodge dans des endroits parfois très peu visités, fût donc un peu le summum de "tracer son propre chemin" ou de "voyager freestyle" comme j'aime bien nommer ça! Je me questionne encore à savoir si c'est plus facile de voyager seul ou à deux. Les deux expériences sont assez différentes. À deux, il faut constamment être en accord sur toutes les décisions. Cela exige donc de la communication, beaucoup de communication. Seul, c'est l'inverse... il n'y a personne qui peut être en désaccord et il n'y a donc aucun compromis à faire. Par contre, Dieu sait comment on peut se sentir seul en voyageant seul. C'est ce qui explique pourquoi tous les voyageurs qui voyagent seuls se trouvent habituellement des amis avec qui faire un bout de chemin. Mais là encore lorsque les goûts ou les choix diffèrent, les chemins se séparent et il n'y a pas de problème. À deux, les chemins ne peuvent pas se scinder, évidemment. C'est différent.

Ceci dit, c'est beaucoup plus agréable de partager l'expérience avec une personne qu'on connaît et, sur cette note philosophique, revenons maintenant un peu en arrière où j'avais arrêté à la dernière chronique.

Nous étions donc rendus aux Temples d'Angkor à proximité de Siem Reap au Cambodge toujours. Ces temples ont été construits sur différentes périodes, mais disons que les plus impressionnants datent du 12e siècle. Ils ont été le fruit de l'empire Khmer dont les Cambodgiens sont directement descendants. D'ailleurs, la langue qu'ils parlent ne s'appellent pas "le cambodgien" mais bien "le khmer"... et on dit des mets khmers et non des mets cambodgiens, et ainsi de suite! À cette époque les Khmers étaient le peuple le plus puissant en Asie du sud-est. Aujourd'hui, les rôles se sont inversés et la Thaïlande et le Vietnam sont des puissances économiques beaucoup plus grandes (et plus touristiques!). Il y a là certainement un contrecoup du génocide des Khmers Rouges dans les années 70 qui ont exterminé 3 millions de Khmer entre 1975 et 1979. À l'image des Nazis en Allemagne, les Khmers Rouges étaient un régime politique qui voulaient retourner à une "société idéale"... Par contre, dans ce cas-ci ils sont tombés dans un autre extrême et leur société idéale se voulait une société paysanne. Ils ont donc exterminé tous ceux qui étaient moindrement éduqués (médecin, professeur, ingénieur, etc.). C'est une bien bonne façon d'anéantir un peuple, son idéologie, son histoire, sa culture, etc.... Bref, aujourd'hui le Cambodge se relève (car cela ne fait qu'un peu plus que 30 ans!), mais il faut savoir qu'à une autre époque ils étaient extrêmement puissants. Je n'avais pas parlé de tout ça d'ailleurs, mais il y avait un excellent musée à Phnom Penh sur la torture que les Khmers Rouges ont fait subir au peuple.

Nous avons donc passé 3 jours en tout sur le site d'Angkor avec une pause d'une journée après le premier jour. Certains y passent 1 semaine entière et n'ont même pas le temps de tout voir tellement c'est immense donc cela vous donne une idée. Le site principal d'Angkor fait peut-être 8km par 15km alors ça ne se marche pas! Les gens louent des taxis (tuk-tuk!) pour la journée pour se déplacer habituellement. Et il y a des tonnes de sites périphériques tout aussi intéressants. Les gens que j'ai rencontrés durant le voyage m'avaient tous dit qu'Angkor était très impressionnant alors j'avais évidemment des attentes assez élevées face à ces trois jours. Et mes attentes ne furent pas déçues. Les temples d'Angkor se classent décidemment dans la même catégorie que les Pyramides d'Égypte pour les avoir visitées il y 4 ans et demi... Par exemple, la cité d'Angkor Thom, qui fût la dernière ville utilisée par l'empire Khmer à la fin du 12e siècle, étaient une forteresse de 3km de côté (on voit une des portes sur la photo ci-haut). À cette époque, il est estimé qu'Angkor abritait près de 1 million de personne. À titre comparatif, Londres n'était qu'un village de 50 000 personnes au même moment. Les temples faisaient très certainement office de gratte-ciel, scuptés et peinturés à en rendre jaloux les hiéroglyphes égyptiens!

Je ne pourrai pas décrire tout en détail, évidemment, mais parmis les points marquants il y a "Le Bayon" qui est le centre de la cité d'Angkor Thom. Ce temple fut remodelé au fil des rois de l'Empire et c'est ce qui fait sa complexité et son originalité. On peut facilement se perdre à l'intérieur du Bayon à cause de ses labyrinthes déroutants. En fait, nous avons bien ri d'un Français qui ne retrouvait plus son guide et son groupe de 20 autres Français! Faut le faire quand même...


Le deuxième point le plus marquant est Ta Prohm qui est en fait un temple qui a été laissé à son état naturel. Il y a donc des arbres immenses vieux de 600 ans qui ont choisi ces ruines comme sol propice pour grandir. Cela donne un effet un peu magique, car on peut imaginer être soi-même Indiana Jones en train de découvrir des ruines au milieu de la jungle. Il s'agit aussi du fameux temple utilisé dans une scène du film Tomb Raider.




Troisième point le plus marquant est le fait que nous avons décidé de faire un tour d'éléphant à l'intérieur d'Angkor Thom, comme les rois se déplaçaient à l'époque! La possibilité ne s'était pas encore concrétisée et je ne pouvais repartir d'Asie sans avoir fait un tour d'éléphant! Je souhaitais aussi prendre un tour avec une organisation qui traitait bien leurs éléphants, ce qui compliquait un peu le truc. Nous avons donc eu beaucoup de plaisir et ce fût le fruit de plusieurs vidéos assez cocasses!


Puis la grande finale, celui qui fait la renommée du site, le temple Angkor Wat. Il s'agit du temple le plus imposant et qui est encore en excellent état. En fait, ce temple n'a jamais cessé d'être utilisé dans l'histoire, car après la chute de l'Empire Khmer il est resté un lieu de pélerinage bouddhiste!


Nous avons décidé d'effectuer toute ces visites à notre rythme en s'achetant un livre détaillé en français sur Angkor. À chaque temple nous nous arrêtions donc pour lire. Le livre suggérait également des itinéraires dans les temples alors nous suivions tranquillement ces indications. C'était bien et cela nous permettait d'éviter parfois les foules. J'avoue que cela m'aurait tappé sur les nerfs un peu d'être pris dans un groupe de 20 personnes pendant une journée... Nous avons même loué des vélos pour se rendre et se déplacer sur le site pour deux des trois journées. Cela nous laissait toute la liberté qu'on voulait!


Fait inusité, nous sommes retombés par hasard sur Andrea, l'Italien qui a fait le trek à Chi Phat avec nous! Sur 200 possibilités d'hôtel à Siem Reap, nous avions choisi la même. Puis fait encore plus étonnant, en sortant du Bayon je suis retombé sur Corey, l'Américain avec qui nous avions passé 4 jours à Vang Vieng et à Luang Prabang au tout début du voyage. Fou fou! Je reparlerai de ces coincïdences lors de la prochaine chronique...


Nous avons ensuite quitté le Cambodge pour se rendre directement à Bangkok. J'aurai donc passé 21 jours au Cambodge au total et je dois avouer que c'est non sans une légère tristesse que j'ai quitté ce pays... Vraiment. La traversée à la frontière était à l'image des deux pays... complexe et "broche à foin" pour sortir du Cambodge et très bien organisée sous air climatisé pour entrer en Thaïlande. La route est passé d'une chemin secondaire au Cambodge à une autoroute à 4 voies en Thaïlande. Les voitures luxueuses ont remplacé les motos... deux pays, deux mondes. Welcome back in a "rich" country! Tout est relatif, après 51 jours au Laos et au Cambodge, la Thaïlande m'a semblé si "civilisée". Après les bus à 30-40km/h en moyenne au Laos, 60 km/h au Cambodge, nous roulions désormais 120km/h en Thaïlande. C'est drôle à dire, mais j'avais l'impression de ne pas avoir été aussi vite depuis une petite éternité!

À Bangkok nous avons visité des endroits où je n'étais pas allé au départ: le Palais Royal et le quartier chinois. J'en ai aussi profité pour faire une journée de magasinage. Je me suis donc acheté 2 polos, 2 t-shirts, 1 chemise, 1 paire de short, 1 paire de jeans et un costume de bain pour un grand total de 65$. À Copenhague, j'aurais peut-être eu 1 polo pour le même prix?! Durant la même journée j'ai décidé d'essayer tous les fruits que je ne connaissais pas et que je voyais sur la rue! Ce fût de belles découvertes gustatives! Puis un autre point fort du voyage, nous avons décidé de suivre un cours de cuisine Thaï dans un petit restaurant. Nous avons donc appris à cuisiner la Tom Yom Soup, du Pad Thaï, un curry, des rouleaux impériaux et du riz au lait de coco et à la mangue! Un vrai délice... !! Le plus difficile maintenant ne sera pas de reproduire les recettes, mais de retrouver tous les ingrédients à Copenhague!





Des nouvelles de Gen: elle reprend des forces tranquillement et va de mieux en mieux. Elle est toujours faible, mais elle commence à pouvoir sortir de son lit et faire quelques courtes activités. Sa date de retour au Danemark n'est toujours pas fixée et elle prendra la décision après son prochain rendez-vous avec le médecin le 6 septembre. Elle ratera donc le début de la session et nous verrons pour la suite. Pour l'instant elle doit se reposer!

Alors voilà, maintenant il me reste 5h avant de reprendre l'avion pour Copenhague. Je recommence l'école lundi prochain alors je n'aurai pas trop de temps à perdre. Cela aura été un super beau voyage dans son ensemble avec de nombreux rebondissements et évènements inattendus! La semaine prochaine je compte écrire sur des anecdotes et des faits cocasses que je n'ai pas eu le temps d'écrire jusqu'à maintenant.

C'est donc un rendez-vous!

Mat

samedi 13 août 2011

De la jungle et des plages

Nous voici maitenant sur les plages de Sihanoukville sur la côte du Golf de la Thaïlande, tout au sud du Cambodge. Cet endroit est probablement un des plus touristiques que j'ai visités depuis le début du voyage, mais comme vous verrez cette halte est ô combien méritée!

Nous avons donc quitté Phnom Penh la fin de semaine dernière pour se rendre dans un village nommé Chi Phat au coeur de la jungle et des montagnes Cardamons. La personne à notre auberge de Phnom Penh n'avait jamais entendu le nom, ce qui n'est pas très surprenant en fait comme aucun autobus ne se rend à Chi Phat et qu'il n'y vit que 500 personnes. Bref, il fallait faire un peu nous-même notre itinéraire pour s'y rendre. Nous avons donc pris un bus pour Andoung Tuek (déjà un petit village), d'où nous avons trouvé deux motos qui voulaient bien nous transporter pendant 30min à travers des champs de canne à sucre jusqu'à Chi Phat!

La seule (et excellente) raison pour laquelle nous voulions visiter Chi Phat est le fait que ce village possède un centre éco-touristique. Plus précisément, les villageois y organisent des activités dans le parc national voisin (randonnées en montagne, kayak, vélo de montagne) pouvant varier de 1 à 5 jours. L'aspect le plus important est que les profits sont versés ainsi: 1/4 de l'argent est versé à la communauté, 1/4 pour la protection des forêts du parc, 1/4 au guide et 1/4 à la nourriture et à l'équipement. C'est donc génial car depuis le début du project en 2005 ce village a pu construire une école où des professeurs enseignent maintenant l'anglais, instaurer l'électricité sur le chemin principal, mis en place un système de collecte des déchets, etc. En outre, la région qui était auparavant reconnue pour la coupe illégale de bois dans la jungle a changé de visage pour en être en fait un exemple de protection au Cambodge. Cela est d'autant plus important que cette forêt abrite des éléphants sauvages, des tigres, des cerfs et une foule d'espèces variées!

Déjà à l'arrivée je suis étonné par la structure du centre communautaire, car le batiment est entièrement fabriqué à partir de bambou! Un truc complètement fou. Aussi, l'ambiance y est bonne et nous rencontrons des gens vraiment sympathiques, avec les mêmes raisons d'avoir fait le chemin jusqu'à Chi Phat!



Alors le premier choix que nous devions faire à l'arrivée était de déterminer quel type d'hébergement nous voulions. Le moins cher et le plus attrayant à mes yeux était de "vivre chez l'habitant"... ce qui signifie qu'une famille nous fournit une chambre sous leur toit et que nous partageons les mêmes commodités: même coq qui crie à 4h30 du matin, même porc qui broutte l'herbe, même toilette turque, même douche (ou plutôt même absence de douche) et de l'électricité seulement lorsqu'il fait noir. N'est-ce pas génial! En fait j'exagère un peu pour la douche, car il y avait quand même une installation prévue à cet effet et que j'ai utilisée d'ailleurs. Plus précisément, un bassin de béton servait à accumuler l'eau de pluie et il était donc possible de se verser de l'eau soi-même sur la tête à l'aide d'un saut. héhé! Rudimentaire, mais ça marche! Tout ça pour 2$ par personne la nuit, un montant qui va directement dans les poches de ceux qui en ont vraiment besoin...

Deuxième et troisième décision: combien de temps resterons-nous à Chi Phat et quelles activités ferons-nous. En discutant un peu nous convenons que nous y resteront pour trois journées complètes plus une demi-journée. Pour nous réchauffer nous avons donc commencé par un petit trek de 6km le premier après-midi, histoire de voir une chute à proximité, de se baigner et aussi de se préparer physiquement pour la suite. La deuxième journée nous avons opté pour une demi-journée de kayak sur la rivière.

Puis les deux derniers jours, l'étape finale, un trek de 36km à travers la jungle et les montagnes. Nous devions transporter dans un sac-à-dos le nécessaire pour les deux jours, ce qui inclue de l'eau, de la nourriture, un hamack pour dormir, une couverture, etc. Un guide, un cuisinier et un italien seront aussi du voyage. Fait à noter, le guide et le cuisinier ne parlent pratiquement pas anglais à part quelques mots et cette phrase qu'ils prononcent tout sourire: "Sorry, I don't speak English"... Et moi qui ris: "That's OK, that's OK!"... Alors que l'aventure commence!

Mon entraînement du Laos me porte fruit et je trouve que la première journée se passe plutôt bien (14km, beaucoup de boue, une dizaine de sangsues, deux orages et des ruisseaux à traverser à pieds). De la petite bière quoi! Nous installons donc notre campement à proximité d'une énorme chute où nous passons le reste de la journée.



C'est ensuite que les choses se sont corsées... un déluge de pluie constant est tombé durant la nuit! Cela a fait en sorte que le toit de feuilles de palmier séchées sous lequel nous avions installé nos hamacks s'est vite transformé en passoire. Bref, je ne sais pas si vous avez déjà essayé de dormir dans un hamack, mais c'est déjà pas si confortable après quelques heures. Je vous laisse donc imaginer combien inconfortable cela peut être de dormir dans un hamack-piscine! Après de multiples plans de sauvetage infructueux, j'ai fini par dormir environ 2h enveloppé dans mon imperméable...

Le lendemain: 22km, ça monte, ça descend, ça monte, du soleil, il fait chaud, de la jungle, des ruisseaux, des sangsues, dont plusieurs qui ont du succès à mon insu, de la fatigue et la grande finale: un orage! Yihaaaaaa!

Malgré tout, je dois avouer que ces 36km en valaient la chandelle! Nous avons vu une multitude de paysages différents. À quelques moments c'étaient même très impressionnant de marcher avec des lianes et des arbres de bambou au dessus de la tête. La densité était telle qu'on ne voyait pas le ciel!


Nous sommes donc revenus à Chi Phat complètement exténués, mais nous n'étions pas au bout de nos peines! Notre guide nous a invité à boire du vin de riz avec lui pour célébrer tout ça. Du vin de riz, c'est un alcool fort (40%) fermenté de façon artisanale à partir du riz, évidemment, et qui se boit "straight" dans des verres à shooter. Tout ça était bien drôle et animé alors nous buvions... d'autres nous ont rejoint et finalement nous avons terminé la soirée dans une activité extrêmement populaire au Laos et au Cambodge: un karaoke! Les bouteilles de Whiskey ont finalement remplacé le vin de riz et puis soudainement les 22km de la journée, les deux heures de sommeil et les 14km de la veille ont refait surface... En d'autres mots, cela a bien tappé... et il était grand temps d'aller se coucher!

La nuit a été encore courte étant donné l'heure tardive à laquelle tout ce party s'est terminé, alors je vous laisse imaginer dans quel état nous sommes arrivés à Sihanoukville! Au menu, laver tout ce linge sale et s'écraser sur la plage après une douche ô combien méritée! Je me suis même payé du luxe: une coupe de cheveux à 2$! Officiellement la coupe la moins chère de ma vie!



Alors voilà, nous avons pris une bonne journée sans rien faire après être arrivés ici. Puis aujourd'hui nous avons pris un tour avec une agence. Ils nous ont d'abord amenés faire du snorkeling et ensuite nous avons passé le reste de la journée sur une plage déserte dans une île à deux heures et demie de Sihanoukville. Un petit coin de paradis sur Terre encore intact. Des endroits comme il n'en reste plus beaucoup j'ai l'impression! J'avais même des flashs de mon premier voyage aux Îles Turquoises. Le soleil était de la partie, alors c'était difficile de faire mieux. Les photos parlent d'elles-mêmes.




Demain, nous partons pour Siem Reap où se trouvent les fameux temples d'Angkor, réputés comme étant le plus grand complex religieux au monde et un incontournable en Asie du sud-est! Ça promet!

Des nouvelles de Gen maintenant: après 8 jours à l'hôpital et d'innombrables tests les médecins n'ont pas pu en venir à un diagnotic sûr. Elle souffre d'un problème avec son foie (Hépatite) de source inconnue et qui devrait se régler avec beaucoup de repos. Elle est donc dans son lit à lire et à dormir en ce moment. Heureusement, sa famille veille à ses côtés!

À bientôt!
Mat