Je suis un peu étourdi aujourd’hui par toutes les choses qui sont arrivées dans la dernière semaine. Malheureusement, et c’est peut-être ce qui m’étourdit le plus, c’est que toutes ces péripéties n’ont pas eu la fin espérée… Enfin, commençons tout de même par le début : la dernière fois on s’était laissé dans la petite ville de Sam Neua. En fait, nous le savions d’avance mais nous avons vite constaté qu’il n’y avait pas des tonnes de trucs à faire dans cette ville! Avec seulement deux restos et aucune attraction (aucune!) il s’agissait plutôt d’une base pour aller visiter les grottes de Vieng Xai à la frontière avec le Vietnam. Fait cocasse d’ailleurs sur Sam Neua c’est que parmi les deux restos de la ville en fait seulement un en valait la peine… Nous y avons donc mangé 6 fois en 48h et nous n’étions pas les seuls, car avec si peu de choix tous les touristes s’y rencontrent. Nous pouvons donc vous confirmer que nous étions 8 touristes à Sam Neua durant ces deux jours! Héhé!
Bon alors évidemment nous avons visité le réseau de grottes à proximité. Ce sous-terrain aura servi de quartier général pour la résistance durant la guerre du Vietnam avec pas moins de 23000 personnes qui s’y sont cachés pendant 9 ans pour éviter les bombardements. Oui oui, il n’y a pas de faute de frappe : 23000 personnes y ont vécu! Ils avaient donc dans cet immense réseau sous-terrain un hôpital, une école, un théâtre, une salle pour les mariages et les regroupements de grands envergures, etc. Une ville sous terre quoi! La visite était d’autant plus passionnante qu’elle incluait un audio-guide ultra bien fait avec même des témoignages de personnes qui ont vécu eux-mêmes dans la grotte et qui expliquaient comment ils survivaient. Nous avons adoré!
Puis nous avons changé de cap pour se diriger vers le Cambodge, au sud! Nous devions donc retourner par autobus d’abord jusqu’à la capitale, Vientiane. Nous sommes donc arrivés à Vientiane après 20h de bus complètement crevés. Nous avions prévu 36h pour se reposer à Vientiane pour ensuite prendre un autobus « VIP » avec des lits (un peu de confort svp!) pour se rendre de nuit 11h plus au sud, à Pakse. Et c’est là que les choses se sont corsées! Durant la journée avant de repartir de Vientiane Gen a commencé à avoir des crampes à l’estomac. Bon, à ce moment on ne s’inquiétait pas trop, car cela lui était déjà arrivé et cela avait passé après 2-3h. Par contre, cette fois cela a pris 6h avant que les crampes arrêtent, puis cela a recommencé dans l’autobus de nuit jusqu’au lendemain matin, sans arrêt pendant 12h, incapable de dormir une seconde. Nous sommes donc allés directement à l’hôpital en arrivant à Pakse et le médecin lui a donc fait passer de nombreux tests, surtout pour s’assurer que son cœur était correct, car la douleur provenait de cette région du thorax.
Impuissants, nous sommes donc sortis de l’hôpital avec seulement des pilules antiacides pour l’aider à digérer. À peine deux heures plus tard après avoir dîné les crampes ont recommencé… Optimistes, nous espérions que cela passe avec du repos, car Gen n’avait pas dormi de la nuit dans l’autobus. Elle a donc pris les deux jours suivants plus relax dont une journée où j’ai pris un tour organisé dans le plateau des Bolavens. Le soir quand je suis revenu du tour elle avait encore eu des crampes toute la journée et c’est à ce moment que nous avons commencé à nous inquiéter. Elle ne mangeait donc presque plus depuis 3 jours et ne pouvait à peine se lever du lit. Elle s’affaiblissait de jour en jour alors le lendemain nous sommes retournés à l’hôpital. Le médecin a souligné qu’elle avait maigri et dit indirectement qu’il ne pouvait pas faire grand chose pour elle. Effectivement, tous les guides de voyage le disent : si vous tombez malade au Laos (je vous rappelle que le Laos est dans la liste des 20 pays les plus pauvres sur la planète) votre seul choix est de retourner à Bangkok en Thaïlande… On ne peut pas blâmer les gens de l’hôpital de Pakse qui ont tout fait pour nous aider, mais ils ne pouvaient faire plus que de nous offrir de passer la nuit suivante à l’hôpital pour qu’elle puisse avoir des minéraux via soluté …
Nous avons donc discuté de tout ça en regardant les possibilités pour les vols d’avion et le meilleur plan qui se présentait était de se rendre à Bangkok le plus tôt possible et que, si elle s’en sentait capable rendu là, de prendre le prochain vol pour la ville de Québec. Se rendre au Québec lui offrait la possibilité d’aller dans un hôpital sans s’inquiéter et de pouvoir reprendre des forces en ne s’en faisant plus pour la nourriture. Dans le cas où cela empirerait au point où elle ne puisse pas prendre son vol à Bangkok, nous avions toujours la possibilité d’aller dans un hôpital plus réputé de Bangkok.
Après la nuit sous soluté nous avons donc pris ensemble le vol tôt le matin pour Bangkok où Gen avait 12h à attendre pour son vol vers le Québec. Peut-être à cause de l’adrénaline de tout ça, le déjeuné, le dîné et le soupé à Bangkok ont tous passé sans crampes… Cela faisait 5 jours que cela n’était pas arrivé! Nous avons donc jugé qu’elle pouvait prendre son vol pour le Québec. Et moi je prendrais un vol pour Phnom Penh, capitale du Cambodge.
Poufffff! Des fois il y a des semaines qui passent sans qu’on le réalise. On agit, ou plutôt on réagit, à l’urgence de la situation. C’est fou ce que le cerveau peut être créatif en de tels moments… Plan A, plan B, des tonnes de scénarios défilent les uns après les autres avec des pours et des contres. Quelle solution est la meilleure?… On espère toujours un peu que tout se règle en claquant des doigts. Et puis finalement on prend une décision, on fonce et déjà on a franchi la case de non retour.
L’heure du départ arrive finalement et je la serre fort dans mes bras. Nous avons tous les deux les larmes aux yeux. La décision a été prise la veille, mais on ne réalise que maintenant toute l'ampleur de ce que ça signifie. « Je t’aime »
Le voyage s’arrête donc pour elle et je serai seul pour la suite. C’est dur, surtout que cela faisait si longtemps que nous parlions de ce voyage… Ce n’est quand même pas tous les jours que l’on peut partir en voyage 7 semaines en couple. Et puis une personne qui part en voyage seule est prête pour... Là c’est plutôt un choc. Mais c’est le risque de voyager. L’aventure traverse parfois des périodes moins joyeuses. Cela ne prend pas grand chose pour perturber ce bel équilibre, surtout dans des pays comme le Laos.
Enfin bon, tout ça pour dire que moi de mon côté la santé va à merveille sous le ciel de Phnom Penh. J’ai été un peu déstabilisé en arrivant ici car cela faisait un mois que nous étions au Laos où tout était ultra lent, relax, rural et paisible. Là il y a du monde partout et ça roule à toute allure dans une sorte de chaos coordonné. Bienvenue au Cambdoge!
Je vous laisse là-dessus. Ça fait déjà beaucoup pour cette chronique! Écrivez un petit mot à Gen si vous pouvez!
Mat
Impuissants, nous sommes donc sortis de l’hôpital avec seulement des pilules antiacides pour l’aider à digérer. À peine deux heures plus tard après avoir dîné les crampes ont recommencé… Optimistes, nous espérions que cela passe avec du repos, car Gen n’avait pas dormi de la nuit dans l’autobus. Elle a donc pris les deux jours suivants plus relax dont une journée où j’ai pris un tour organisé dans le plateau des Bolavens. Le soir quand je suis revenu du tour elle avait encore eu des crampes toute la journée et c’est à ce moment que nous avons commencé à nous inquiéter. Elle ne mangeait donc presque plus depuis 3 jours et ne pouvait à peine se lever du lit. Elle s’affaiblissait de jour en jour alors le lendemain nous sommes retournés à l’hôpital. Le médecin a souligné qu’elle avait maigri et dit indirectement qu’il ne pouvait pas faire grand chose pour elle. Effectivement, tous les guides de voyage le disent : si vous tombez malade au Laos (je vous rappelle que le Laos est dans la liste des 20 pays les plus pauvres sur la planète) votre seul choix est de retourner à Bangkok en Thaïlande… On ne peut pas blâmer les gens de l’hôpital de Pakse qui ont tout fait pour nous aider, mais ils ne pouvaient faire plus que de nous offrir de passer la nuit suivante à l’hôpital pour qu’elle puisse avoir des minéraux via soluté …
Nous avons donc discuté de tout ça en regardant les possibilités pour les vols d’avion et le meilleur plan qui se présentait était de se rendre à Bangkok le plus tôt possible et que, si elle s’en sentait capable rendu là, de prendre le prochain vol pour la ville de Québec. Se rendre au Québec lui offrait la possibilité d’aller dans un hôpital sans s’inquiéter et de pouvoir reprendre des forces en ne s’en faisant plus pour la nourriture. Dans le cas où cela empirerait au point où elle ne puisse pas prendre son vol à Bangkok, nous avions toujours la possibilité d’aller dans un hôpital plus réputé de Bangkok.
Après la nuit sous soluté nous avons donc pris ensemble le vol tôt le matin pour Bangkok où Gen avait 12h à attendre pour son vol vers le Québec. Peut-être à cause de l’adrénaline de tout ça, le déjeuné, le dîné et le soupé à Bangkok ont tous passé sans crampes… Cela faisait 5 jours que cela n’était pas arrivé! Nous avons donc jugé qu’elle pouvait prendre son vol pour le Québec. Et moi je prendrais un vol pour Phnom Penh, capitale du Cambodge.
Poufffff! Des fois il y a des semaines qui passent sans qu’on le réalise. On agit, ou plutôt on réagit, à l’urgence de la situation. C’est fou ce que le cerveau peut être créatif en de tels moments… Plan A, plan B, des tonnes de scénarios défilent les uns après les autres avec des pours et des contres. Quelle solution est la meilleure?… On espère toujours un peu que tout se règle en claquant des doigts. Et puis finalement on prend une décision, on fonce et déjà on a franchi la case de non retour.
L’heure du départ arrive finalement et je la serre fort dans mes bras. Nous avons tous les deux les larmes aux yeux. La décision a été prise la veille, mais on ne réalise que maintenant toute l'ampleur de ce que ça signifie. « Je t’aime »
Le voyage s’arrête donc pour elle et je serai seul pour la suite. C’est dur, surtout que cela faisait si longtemps que nous parlions de ce voyage… Ce n’est quand même pas tous les jours que l’on peut partir en voyage 7 semaines en couple. Et puis une personne qui part en voyage seule est prête pour... Là c’est plutôt un choc. Mais c’est le risque de voyager. L’aventure traverse parfois des périodes moins joyeuses. Cela ne prend pas grand chose pour perturber ce bel équilibre, surtout dans des pays comme le Laos.
Enfin bon, tout ça pour dire que moi de mon côté la santé va à merveille sous le ciel de Phnom Penh. J’ai été un peu déstabilisé en arrivant ici car cela faisait un mois que nous étions au Laos où tout était ultra lent, relax, rural et paisible. Là il y a du monde partout et ça roule à toute allure dans une sorte de chaos coordonné. Bienvenue au Cambdoge!
Je vous laisse là-dessus. Ça fait déjà beaucoup pour cette chronique! Écrivez un petit mot à Gen si vous pouvez!